Les Enfants du Fleuve de Lisa Wingate

Memphis, 1939. Par une nuit pluvieuse, Rill Foss, douze ans, et ses quatre frère et sœurs sont enlevés par des inconnus. Emmenés loin de la péniche familiale et des bords du Mississippi, jetés dans un orphelinat, les enfants réalisent bien vite qu'ils ne reverront plus leurs parents. La mystérieuse Société des foyers d'accueil du Tennessee vient de sceller leur sort à tout jamais.
Caroline du Sud, de nos jours. Avery Stafford, jeune avocate épanouie à qui tout semble sourire, est de retour dans la ville de son enfance. Lors d'une visite à sa grand-mère, cette dernière tient un discours étrange qui remet en cause toutes ses certitudes. Quelle est vraiment l'histoire de sa famille ? D'où vient-elle ? Troublée, Avery commence à enquêter...

Première lecture sur mon transat au soleil et ça fait du bien.

Les Etats-Unis ne sont pas totalement remis de la crise de 29. De nombreuses familles sont très pauvres et vivent sur le fleuve et sont surnommés "Les Chies dans l'eau" parce que les toilettes n'avaient pas de fond et étaient ouvertes directement sur le fleuve. L'histoire alterne entre le récit présent de Avery Stafford et de le récit de l'enfance de Rill Foss. La famille Foss est une famille inventée par l'auteure mais par contre, elle se base sur des faits réels : une Société des foyers d'accueil du Tennessee a été démantelée fin des années 50 suite à des années et des années de méfaits liés aux enfants malheureusement les archives ont été scellées car beaucoup de familles influentes étaient impliquées. C'est toujours difficile de parler d'un livre sans trop en dévoiler.

Les enfants sont souvent considérés comme de la marchandise qui peuvent être déplacés, vendus, tués, violés que ça soit aux Etats-Unis, en Europe ou en Afrique. Dans le passé ou dans le présent.  On peut se poser la question des familles qui vont adopter des enfants dans les pays pauvres, est ce qu'on sait vraiment si ces enfants n'ont plus de parents ? est ce normal de dépeupler un pays de ces futures forces vives ? toutes les familles pauvres ne sont pas forcément maltraitantes.

Avery va se pencher sur cette histoire peut être parce qu'elle ne sent pas forcément à sa place, elle se pose des questions sur son avenir. Faut il remuer le passé ou le laisser la où il est ?

J'ai beaucoup aimé ce roman qui fait se poser certaines questions de société. Une belle écriture, prenante, sensible. Une histoire avec une touche de romantisme pour atténuer le côté ignoble des pratiques de cette société des foyers d'accueil du Tennessee.